Dans le cadre du Festival DañsFabrik
En partenariat avec le Mac Orlan
Bernardo Montet est un chorégraphe engagé. Toutes ses pièces traitent de sujets en prise avec notre temps : le colonialisme, la mémoire, l’identité, la conscience corporelle, la résistance.
Chaque chorégraphie rejoue le monde qui nous entoure, et fait apparaître les corps dans leur dimension poétique et politique. Carne s’inscrit directement dans cette recherche.
Cette création s’appuie sur le travail et les photographies du missionnaire allemand Martin Gusinde (1886-1969). Conscient que les peuples de la Terre de Feu (entre la Patagonie et le Chili) vont disparaître avec l’arrivée de colons occidentaux, il part à leur rencontre, étudie et prend des clichés de ces trois tribus, les Selk’nam, les Yamana et les Kawésqar entre 1919 et 1924. Il est l’un des seuls à avoir pu observer la cérémonie du Hain, un rituel initiatique qui remonte aux origines de l’humanité. La création de Bernardo Montet aborde ces territoires du bout du monde selon une géographie de la fiction mettant en perspective représentations imaginaires et réalité tangible. Carne plonge ses racines aux sources les plus archaïques et les plus sacrées de l’humanité, pour réactualiser notre rapport au monde, suspendre le temps, et retrouver les vivants.