Dans le cadre de DañsFabrik, festival de Brest
Inclassable, bien qu’inscrit dans le champ chorégraphique, Michel Schweizer opère dans ses différentes créations un croisement entre la scène et les arts plastiques. Avec Cheptel, il choisit d’inviter une communauté d’enfants à vivre une expérience artistique. Il crée les conditions qui conduisent ces jeunes à un usage libéré et assumé de la parole. Vont-ils nous dire quelque chose ? Allons-nous les croire ?
Michel Schweizer aurait pu être philosophe car il aime « cultiver la perte plutôt que l’avoir », mais il est artiste. Comme une suite naturelle à son précédent spectacle Keep Calm, qui réunissait des enfants âgés de 10 à 13 ans, le chorégraphe bordelais convie dans Cheptel (Nouvelles du parc humain) un groupe de préadolescents. Ils sont huit, garçons et filles, se confrontant à l’univers clos du théâtre, cet espace de représentation, d’intimité livrée et d’expérience partagée, le lieu où rêve et réalité se mêlent dans un ailleurs pouvant être surprenant et mettant en déroute toute idée reçue. Ainsi peut-être déjà celle (d)énoncée par la romancière Christiane Singer : « Les enfants étaient heureux jusqu’à ce qu’on leur demande pourquoi… ».