Dans le cadre de DañsFabrik, festival de Brest
Née au Cap-Vert, passée par P.A.R.T.S. à Bruxelles et installée à Lisbonne, la danseuse et chorégraphe Marlene Monteiro Freitas compte parmi les talents les plus prometteurs de sa génération. Ses créations sont des spectacles hallucinés et hallucinants, étourdissants d’inventivité et formellement éblouissants. « Bal grotesque » de pantins mécaniques ou de statues de pierre qui s’animent sur un fond de musique stridente et percussive, de marfim e carne (d’ivoire et de chair) donne à voir un univers très personnel nourri de références passant à toute allure. Mais des références – on pense en particulier aux avant-gardes modernistes du début du XXe siècle – exposées dans leur ambiguïté à la lueur d’enjeux contemporains. Comme en écho à Pygmalion insufflant la vie à sa statue de Galatée, la chorégraphe semble nous suggérer que seuls le sensible, le désir et l’amour peuvent faire barrage à l’asservissement de nos corps. Un coup de cœur !
Cet art de la défiguration, qui renvoie la beauté et la laideur à de vieilles lunes, Marlene Monteiro Freitas, née au Cap-Vert, aujourd’hui basée à Lisbonne, en a fait une arme de choc qui dynamite les représentations de l’humain. Une implosion lente et définitive qui affleure à la surface de la peau pour en déformer les limites et rendre méconnaissable. Le Monde