Une comédie féroce.
Dans une petite ville de province du début des années 1960, en apparence paisible, une femme rentre d’Algérie avec ses deux enfants pour s’installer dans la maison familiale où réside son frère. Le caractère entier et sans compromis de Mathilde va alors vite trancher avec l’évidente notabilité autoritaire d’Adrien, propriétaire d’usine. Mathilde semble fuir ce qu’on appelle alors les événements d’Algérie et vient récupérer son dû : la moitié des biens familiaux détenus par son frère. Elle fera rapidement voler en éclat les faux semblants d’ordre et de paix et va réveiller dans ce “désert” les secrets et les non-dits de cette petite communauté provinciale.
Au-delà de la fable, Le retour au désert est avant tout une convocation de notre mémoire coloniale et de ses zones d’ombres. Une pièce sur notre culpabilité, sur ce que l’on n’assume pas, sur ce que l’on voudrait tant taire ou oublier. Koltès peuple la pièce de fantômes, on y retrouve son sens du rythme et son goût pour les mécaniques implacables. Mais cette fois, le rire provoqué chez le spectateur se veut jaune, incisif, grinçant.
Treize comédiens rythment cette étrange histoire, emmenés par le duo central que forment Catherine Hiegel et Didier Bezace. Deux monstres sacrés magnifiques et inquiétants pour incarner ce rapport au passé, à notre amnésie organisée, à notre ambiguïté face à l’histoire.
PAROLES D’ARTISTES
Avec Didier Bezace
vendredi 8 janvier à 12h30 au Quartz
Entrée libre