En partenariat avec Le Festival La Becquée
Que recouvre le tapis d’honneur que l’on déroule, en Afrique comme à travers le monde, aux plus puissants ? Dans Tapis rouge, la chorégraphe Nadia Beugré, née en Côte d’Ivoire, met en lumière avec âpreté le monde du « dessous » et les corps des travailleurs exploités.
Nadia Beugré poursuit une quête chorégraphique en forme de lutte, au service des marginalisés d’Afrique ou d’ailleurs. Le tapis rouge du titre, celui des stars, n’est que l’incarnation moderne d’une longue tradition : celle de tracer une piste sacrée, isolée de la terre, qui permettait déjà au clergé antique d’éviter tout contact symbolique avec le bas monde. Tapis rouge va au contraire chercher du côté de ce que l’on a caché sous ce tissu. Marquée par sa rencontre, au Burkina Faso, avec des femmes et des enfants qui se saignaient dans les mines, Nadia Beugré parle, à travers sa danse, de la brutalité exercée à l’égard de groupes souvent invisibles. Passée par les danses traditionnelles ivoiriennes, Nadia Beugré trace aujourd’hui son chemin artistique avec conviction, et collabore en parallèle avec Dorothée Munyaneza ou Boris Charmatz.
Avec sa danse, Nadia Beugré s’empare de l’envers de la globalisation, secoue le tapis, libère la poussière (d’argile ou d’or) et redonne vie à la terre éparpillée des corps rompus. Une invitation puissante à repenser la richesse. Paris Art
En tension, les corps des artistes traduisent la colère, la violence, l’indicible dans une ode à la vie qui renverse tout. Ladepeche.fr